c’est à vous ; et vos ris complaisants Tirent de son esprit tous ces traits médisants. […] Elle veut un esprit où se rencontre unie La pleine connaissance avec le grand génie, Secouru d’une main propre à le seconder, Et maîtresse de l’art jusqu’à le gourmander2 ; Une main prompte à suivre un beau feu qui la guide, Et dont, comme un éclair, la justesse rapide Répande dans les fonds, à grands traits non tâtés, De ses expressions les touchantes beautés. […] Célimène va droit aux traits essentiels. […] Voilà le trait qui porte au cœur. […] Jamais encore on n’avait peint l’homme, dans cette sphère de la vie, avec une vérité si profonde ; jamais on n’avait saisi avec cette sagacité pénétrante les caractères, leurs traits saillants et leurs nuances variées ; jamais on n’était descendu aussi avant dans les obscurs replis où se cachent les ressorts des actions humaines.