Dans les sujets qui appartiennent au sentiment, l’écrivain veut toucher : il faut que son style soit doux, insinuant, vif, animé, pathétique. […] Quoiqu’il y ait autant de styles différents qu’il y a d’écrivains, de sujets, et pour ainsi dire de pensées, cependant comme toutes les matières que l’on traite sont, ou dans un genre simple, ou dans un genre plus élevé, ou dans un genre sublime, et comme l’écrivain ou l’orateur s’y propose principalement, d’après Cicéron, ou d’instruire, probare, ou de plaire, delectare, ou de toucher, flectere, on peut dire aussi, avec tous les rhéteurs, qu’il n’y a que trois espèces générales de style : le style simple, le style tempéré ou fleuri, et le style sublime ; et trois genres de compositions littéraires : le genre simple, le genre tempéré et le genre sublime. […] Ces trois espèces de style se touchent, et les meilleures compositions sont celles où l’auteur les mêle le mieux.