Tout cède à la fortune de César ; Alexandrie lui ouvre ses portes ; l’Égypte devient une province romaine ; Cléopâtre, qui désespère de la pouvoir conserver, se tue elle-même après Antoine ; Rome tend les bras à César, qui demeure, sous le nom d’Auguste et sous le titre d’empereur, seul maître de tout l’empire. […] Les titres et les dignités ne doivent être comptés pour rien ; vous en serez dépouillés devant Jésus-Christ : qui sont-ils ? […] Le titre de conquérant n’est écrit que sur le marbre ; le titre de père du peuple est gravé dans les cœurs. […] Quand quelque prince ou quelque peuple s’était soustrait de l’obéissance de son souverain, ils lui accordaient d’abord le titre d’allié du peuple romain, et par là ils le rendaient sacré et inviolable : de manière qu’il n’y avait point de roi, quelque grand qu’il fût, qui pût un moment être sûr de ses sujets, ni même de sa famille. […] Euripide veut s’en emparer ; on va discuter leurs titres : le dernier est soutenu par un grand nombre de gens grossiers et sans goût, qu’ont séduits les faux ornements de son éloquence.