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61. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Buffon, 1707-1788 » pp. 282-302

Abondant et méthodique, il tenait avant tout à l’enchaînement du discours, et à l’ordre d’un plan suivi. […] Entre ces marais infects qui occupent les lieux bas, et les forêts décrépites qui couvrent les terres élevées, s’étendent des espèces de landes, des savanes qui n’ont rien de commun avec nos prairies ; les mauvaises herbes y surmontent, y étouffent les bonnes ; ce n’est point ce gazon fin qui semble faire le duvet de la terre, ce n’est point cette pelouse émaillée qui annonce sa brillante fécondité : ce sont des végétaux agrestes, des herbes dures, épineuses, entrelacées les unes dans les autres, qui semblent moins tenir à la terre qu’elles ne tiennent entre elles, et qui, se desséchant et repoussant successivement les unes sur les autres, forment une bourre grossière, épaisse de plusieurs pieds. […] Tout s’y tient par des crampons, ou s’y enchâsse par des mortaises. […] Je voudrais qu’elles roulassent sans se tenir, et pussent subsister indépendantes, comme des perles défilées ; il faut de l’espace pour déployer ses ailes. » 4. […] Buffon néglige trop l’analyse du mouvement, qui tient à la sensibilité.

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