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47. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre IX. Poésies fugitives. »

Tout le monde connaît ce madrigal de Voltaire à la marquise de Pompadour qu’il avait vue dessiner une tête : Pompadour, ton crayon divin Devait dessiner ton visage : Jamais une plus belle main N’aurait fait un plus bel ouvrage ; et cet autre à la princesse Ulrique de Prusse, depuis reine de Suède :         Souvent un peu de vérité         Se mêle au plus grossier mensonge. […] Dans les habitudes des faiseurs de logogriphes en vers, le mot total s’appelle souvent le corps ; les lettres sont les membres ou les pieds ; celle du commencement est la tête ; la dernière s’appelle la queue ; celle du milieu se nomme quelquefois le cœur. […] Ma tête n’a jamais rien entrepris en vain ;         Sans elle en moi tout est divin. […] Le mot de ce logogriphe est Orange, ville de France ; les deux tiers sont Oran, ville d’Afrique ; la tête est or, métal, dont la suppression laisse ange ; le cœur est an, par la suppression duquel on a le mot orge ; le changement des lettres de ce mot orange fait trouver Garone (pour Garonne), fleuve qui coule dans la Gascogne et y cause assez souvent des ravages.

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