Il faut remarquer surtout ce qu’étaient et ce que devinrent ensuite ces mêmes Perses : il suffira, pour cela, de rapprocher de ce discours celui de Charidème à Darius, où il fait précisément des Macédoniens opposés aux Perses, le tableau que Sandanis fait ici des Perses et des Lydiens. […] On sait que la seconde campagne de cette guerre célèbre devint funeste aux Athéniens, par les revers qu’ils y éprouvèrent, et surtout par cette effroyable contagion qui ravagea l’Attique, et dont Thucydide et Lucrèce, après lui, nous ont laissé des tableaux si tristement fidèles. […] Ici l’orateur entre dans le détail de ces prétendues difficultés, répond aux objections faites, prévient celles que l’on pourrait faire, et termine le discours de la manière suivante : « Ainsi, Athéniens, persuadés qu’en passant dans un pays étranger vous étendrez votre domination, suivez votre entreprise avec ardeur ; réprimez l’orgueil du Péloponèse ; apprenez à ses peuples qu’ils ne vous intimideront jamais, et que le repos surtout est indigne de vous. […] Animés par ce discours d’Alcibiade, et attendris surtout par les supplications des exilés d’Égeste et de Léonte, qui les conjuraient de venir à leur secours, les Athéniens se portèrent avec ardeur à l’expédition résolue.