Après cette invocation, qui n’est pas un lieu commun oratoire, mais le seul exorde en rapport avec ses propres sentiments, avec la piété du peuple et la gravité des circonstances, il expose son sujet et déduit ses raisons. […] Parce qu’une conviction forte et sincère a un accent passionné qui entraîne, et qu’il est impossible qu’un orateur bien plein de son sujet et bien pénétré de ce qu’il dit ne soit pas éloquent. […] Il put aborder sans détour des sujets que les autres orateurs n’osaient toucher ou ne touchaient qu’en tremblant. […] Les esprits ainsi préparés, il entrait dans le vif du sujet. […] La puissance de Philippe est plus apparente que réelle ; il est entouré de sujets qui le détestent, de mercenaires dïsposés à le trahir, de peuples asservis qui n’attendent que l’occasion favorable pour se venger de ses perfidies.