La troisième forme, c’est la reconnaissance par souvenir, lorsqu’on se rend compte de la situation à la vue d’un objet. […] (Ulysse) entend le cithariste ; il se souvient et pleure ; de là, reconnaissance. […] Mais, comme le plaisir consiste dans la sensation d’une impression et que l’imagination est une sensation faible, lors même qu’un fait d’imagination est la conséquence d’un souvenir ou d’une espérance pour celui qui se souvient ou qui espère ; s’il en est ainsi, on voit que des plaisirs affectent ceux qui se souviennent ou qui espèrent avec une certaine vivacité, puisque, là aussi, il y a sensation. […] En effet, aux premiers jours (de l’existence), on trouve que le souvenir n’est rien et que l’espérance est tout. […] Ils vivent plutôt par le souvenir que par l’espoir ; car il leur reste peu de temps à vivre, et leur vie passée est déjà longue : or l’espérance a trait à l’avenir, et le souvenir au passé.