Tel paraît à nos yeux le plumage du paon, lorsqu’il se promène paisible et seul dans un beau jour de printemps ; mais si sa femelle vient tout à coup à paraître, si les feux, de l’amour, se joignant aux secrètes influences de la saison, le tirent de son repos, lui inspirent une nouvelle ardeur et de nouveaux désirs, alors toutes ses beautés se multiplient, ses yeux s’animent et prennent de l’expression, son aigrette s’agite sur sa tête et annonce l’émotion intérieure ; les longues plumes de sa queue déploient en se relevant leurs richesses éblouissants ; sa tête et son cou, se renversant noblement en arrière, se dessinent avec grâce sur ce fond radieux, où la lumière du soleil se joue en mille manières, se perd et se reproduit sans cesse, et semble prendre un nouvel éclat plus doux et plus moelleux, de nouvelles couleurs plus variées et plus harmonieuses ; chaque mouvement de l’oiseau produit des milliers de nuances nouvelles, des gerbes de reflets ondoyants et fugitifs, sans cesse remplacés par d’autres reflets et d’autres nuances toujours diverses et toujours admirables. […] Les psalmistes trouvent encore une source d’agrément dans certaines oppositions qui en réalité sont une sorte de comparaison ; nous en citons une ici que notre illustre Buffon aurait été fort heureux de rencontrer sous sa plume : Le Soleil Vous avez appris au soleil l’heure de son coucher. Vous répande les ténèbres, et la nuit est sur la terre : c’est alors que les bêtes de forêts marchent dans l’ombre ; alors les rugissements des lionceaux appellent la proie, et demandent à Dieu la nourriture promise au animaux, Mais le soleil s’est levé, et déjà les bêtes sauvages se sont retirées ; elles sont allées se placer dans leurs tanières : l’homme alors sort pour le travail du jour, et accomplit son œuvre jusqu’au soir.