Aussi des débris épars de la tyrannie qui venait de succomber, vit-on se former, sur tous les points de l’Europe, une foule de petits états, tous gouvernés par de petits despotes, uniquement occupés du soin de se détruire mutuellement, et d’opprimer des peuples devenus assez stupides pour ne pas même s’apercevoir qu’ils avaient changé de joug et de maître. […] De là cette attention continuelle à nous prémunir contre l’influence et les charmes de l’élocution : de là, ce soin scrupuleux de nos orateurs modernes à se renfermer dans les bornes de la raison, à ne se rien permettre qui puisse la choquer ou la contredire, bien convaincus d’avance que le discours le plus éloquent manquerait nécessairement son but, pour peu qu’il s’écartât de cette grande règle qui exige que tout tende au bon sens : Scribendi rectè sapere est et principium et fons.