/ 334
39. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Diderot, 1713-1784 » pp. 303-312

Il y a vingt ans que je vis ici ; mais j’ai toujours gardé de l’amitié pour les Français, et je me suis cru quelquefois trop heureux de trouver l’occasion de les servir, comme il m’arrive aujourd’hui avec vous. […] Vous attendez mes papiers, qui ne viennent point ; vous pensez que les souverains veulent être servis à point nommé ; vous voilà étendu sur votre chaise de paille, les bras posés sur vos genoux, votre bonnet de nuit renfoncé sur vos yeux, ou vos cheveux épars et mal retroussés sous un peigne courbé, votre robe de chambre entr’ouverte, et retombant à longs plis de l’un et de l’autre côté : vous êtes tout à fait pittoresque et beau. […] Dans l’état où j’étais, de quoi m’aurait servi l’image d’un législateur heureux et comblé de gloire ? […] La correspondance de Goëthe et de Schiller mentionne souvent le nom de Diderot : « Le livre de Diderot est excellent et s’adresse au poëte plus encore qu’à l’artiste à qui néanmoins il peut servir de flambeau. » (Goëthe à Schiller, 17 déc. 1796. […] Il faut toujours qu’une belle œuvre d’art lui serve à autre chose… » (Lettre du 7 août 1797.)

/ 334