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93. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Voltaire. (1694-1778.) » pp. 277-290

Au milieu des horreurs des discordes civiles, Les bergers de ces lieux coulaient des jours tranquilles : Protégés par le ciel et par leur pauvreté, Ils semblaient des soldats braver l’avidité, Et sous leurs toits de chaume, à l’abri des alarmes, N’entendaient point le bruit des tambours et des armes2. […] Après avoir été enfermé longtemps dans les cachots de cette ville, rendu à la liberté par le soudan qui y commande, Orosmane, il va reconnaître son fils dans Nérestan, chevalier chrétien, qui était venu pour racheter les captifs de sa religion ; il retrouvera en même temps sa fille dans Zaïre, qui, tombée au pouvoir de l’ennemi comme son père et toute sa famille, avait été dès sa plus tendre enfance nourrie dans les erreurs du mahométisme, et semblait être alors sur le point d’épouser Orosmane. […] On a dit, avec quelque raison, que toute sa poésie appartenait au monde des idées et qu’il ne semblait pas avoir regardé la nature extérieure. […] Son œil est ardent, farouche ; L’écume sort de sa bouche : Prêt au moindre mouvement, Il frappe du pied la terre, Et semble appeler la guerre Par un fier hennissement.

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