Car ce que vous croyez cacher à votre élève de dix-huit ans, il le sait déjà, ou le saura demain ; mais, comme vous ne serez plus là, il s’en fera juge, et là est le danger. […] Je m’en console en disant avec Quintilien qu’il suffit à l’honnête homme d’avoir cherché à apprendre aux autres ce qu’il savait : id viro bono satis est, docuisse quod sciret. […] Pour moi, en exposant ce que je savais, je n’ai point, je l’avoue, cherché à innover, et cela pour trois motifs. D’abord, je ne prétendais pas écrire pour ceux qui savent, mais avant tout pour ceux qui apprenuent : nos institutionem professi non solum scientibus ista, sed etiam discentibus tradimus . […] En dépit donc des séductions et des sophismes qui l’attirent, qu’elle se prépare à cet avenir par des études graves et substantielles ; qu’elle soit bien convaincue que, à l’exception de quelques natures éminemment privilégiées, et l’on sait combien elles sont rares, le travail est indispensable à tous ; que, à l’exception de quelques natures complètement déshéritées, et le nombre en est peut-être moindre encore, le travail est facile et fructueux pour tous, sous deux conditions, la volonté et la méthode.