» La vivacité de l’âge et la chaleur du sang, qui les tiennent toujours dans une espèce d’ivresse, les font vivre d’espérances, pour la plupart chimériques ; car, outre qu’ils ne se sont pas encore vus déchus de leurs espérances, le court espace qu’ils ont vécu, ne leur paraît rien : l’avenir qui leur paraît long, les frappe bien autrement. […] Ne verrai-je point son sang couler, la pâleur de son visage, ses yeux s’éteindre, et sa bouche qui s’entrouvre pour rendre le dernier soupir ? […] Voulez-vous tarir la source de la race royale ; et le sang de Charlemagne67 et de Saint-Louis68, qui ont tous combattu pour la gloire de votre nom, est-il devenu pour vous comme le sang d’Achab, et de tant de rois impies dont vous exterminiez toute la postérité ? […] Servez donc ce roi immortel et si plein de miséricorde, qui vous comptera un soupir et un verre d’eau donné en son nom, plus que tous les autres ne feront jamais votre sang répandu ; et commencez à compter le temps de vos utiles services, du jour que vous vous serez donnés a un maître si bienfaisant.