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118. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section II. De l’Art d’écrire agréablement. — Chapitre I. Du style. » pp. 181-236

Pour donner à une pensée cette vérité, cette justesse que la raison exige, il faut que l’écrivain saisisse et marque le rapport, ou la disconvenance des idées dont elle est composée ; c’est-à-dire, la convenance ou l’opposition qu’a l’objet dont il se forme une image, avec d’autres objets, soit sensibles, soit intellectuels. […] Une pensée a besoin d’être présentée dans tout son jour, pour être bien saisie du lecteur. […] Pour être clair dans votre style, ne dites ni plus ni moins qu’il ne faut ; et pour parvenir à ce point, plus difficile et plus délicat qu’on ne pense, concevez bien votre idée, saisissez-la tout entière, embrassez-la dans toute son étendue : il est impossible que vous ne la rendiez de même, sans rester au-dessous, sans aller au-delà.

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