On ne parlera point aux gens d’esprit comme aux simples ; aux hommes sensibles à l’honneur comme à ceux que l’intérêt seul peut toucher ; à un sage vieillard comme à un jeune homme qu’il faut instruire. […] Un éloquent écrivain réfute ainsi, par la bouche d’un ami généreux et sage, les raisons spécieuses d’un jeune homme égaré qui se préparait au suicide : « Qui es-tu ? […] Soyez modeste, mais non pas timide ; imitez la sage hardiesse de Démosthène : Athéniens, je voudrais vous plaire, mais j’aime mieux vous sauver. […] Fléchier termine ainsi la première période de son oraison funèbre de Turenne : « Pour louer la vie et pour déplorer la mort du sage et vaillant Machabée. » S’il eût dit : « Pour louer la vie du vaillant et sage Machabée, et pour déplorer sa mort » l’harmonie était détruite. […] Non, sans doute ; il eût été moins sage.