Les discours de réception se renfermèrent longtemps dans un cadre aussi monotone qu’étroit : l’éloge du roi, l’éloge de l’académicien auquel on succédait, l’éloge du cardinal fondateur de l’académie ; telle était la matière, dont Racine lui-même ne put vaincre l’aridité ; et ce même homme, qui se montra si éloquent quelque temps après dans l’éloge du grand Corneille, fut sec, froid et stérile pour son propre compte, et balbutia à peine son discours de réception. […] Combien de rois, de princes, de héros de toutes les nations ne nous a-t-il pas représentés, toujours tels qu’ils doivent être, toujours uniformes avec eux-mêmes, et jamais ne se ressemblant les uns aux autres !