Il ne contribua pas peu par son délicat enjouement à polir, à épurer notre langue et à lui donner plus de facilité et de finesse, tandis que Balzac la rendait plus forte, plus généreuse et plus sonore. […] Mais j’avoue que je n’eusse pas cru que vous vous fussiez emporté à ce point-là : et si vous continuez, vous vous rendrez insupportable à toute l’Europe ; et ni l’empereur ni le roi d’Espagne ne pourront durer avec vous. […] Il suffit de rappeler à l’honneur de ce salon les paroles suivantes de Saint-Simon : « Cette académie de beaux esprits, de vertu et de science, était le rendez-vous de ce qu’il y avait de plus distingué en condition et en mérite, un tribunal avec qui il fallait compter, et dont la décision avait grand poids dans le monde sur la conduite et la réputation des personnes, autant que sur les ouvrages qui s’y portaient à l’examen. » On peut voir les Mémoires de Dangeau, édit. de Lemontey, au 10 mai 1690. […] S’il n’eût trouvé, ajoutait-il, de la protection parmi les gens polis, n’était-il pas banni honteusement d’une langue à qui il a rendu de si longs services, sans qu’on sût quel mot lui substituer ?