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32. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Chapitre » pp. 169-193

Qu’il suffise de remarquer ici que les Sentiments sur le Cid, rédigés par Chapelain, ne sont pas tout à fait indignes, malgré les points contestables ou faux qu’ils renferment, des éloges que leur a donnés La Bruyère. […] Cette locution ironique paraîtrait aujourd’hui peu convenable dans une tragédie ; mais alors les genres n’étaient pas, comme à présent, définis et limités avec exactitude : on aura plus d’une occasion de le remarquer dans Corneille. […] Voltaire fait remarquer la beauté de cette situation : « Le premier mot de Chimène, observe-t-il, est de demander justice contre un homme qu’elle adore » ; et quelle source d’intérêt pour le spectateur ! […] Ce langage atteste, en tout cas, que l’élévation du talent n’avait chez Corneille d’égale que la modestie. — On a remarqué, relativement à la comédie, que nos plus illustres tragiques s’y étaient essayés avec succès, tandis qu’aucun de nos comiques, quelle que fût sa célébrité, n’a fait une tragédie passable.

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