Car le plus grand plaisir que reçoivent les hommes de guerre, c’est de fourrager le plat païs, voler les païsans, brusler les villages, assiéger, battre, forcer, saccager les villes, massacrer les bons et méchants, jeunes et vieux, tous âges et tous sexes ; se laver au sang des meurtris, souiller les choses sacrées, raser les temples, blasphémer le nom de Dieu et fouler aux pieds tout droit divin et humain. […] D’une société de trois ou quatre intimes amis, il faut voler à l’opéra, à la comédie, voir des curiosités comme un étranger, embrasser cent personnes en un jour, faire et recevoir cent protestations ; pas un instant à soi, pas le temps d’écrire, de penser, ni de dormir. […] Pour me distraire d’une imagination importune, il n’est que de recourir aux livres ; ils me destournent facilement à eux et me la dérobent, ne se mutinent point, pour voir que je ne les recherche qu’au deffaut de ces autre ; commodités plus réelles, vives et naturelles ; ils me reçoivent tousjours de mesme visage.