Les grands poètes, tels que Corneille, Racine, Molière, rappellent le mot profond d’Aristote : « La poésie est quelque chose de plus philosophique et de plus sérieux que l’histoire. » Leurs ouvrages sont au premier rang de ceux qui feront éternellement l’éducation du genre humain. […] Quelques scènes, cependant, atteignent une grandeur sublime et rappellent Cinna. […] En 1668, après un succès tragique qui rappelait le triomphe du Cid, Racine déserta un moment la tragédie pour la comédie. […] Par un merveilleux artifice du poète français, chaque crime qu’elle rappelle diminue l’horreur du sien, et amène ce terrible aveu que les lois de la décence ne semblaient pas devoir permettre : elle connaît, elle avoue tous ses crimes ; le silence même qu’elle garde sur l’innocence d’Hippolyte est rendu naturel et supportable par l’égarement et le désespoir furieux où la jette la comparaison qu’elle fait du bonheur d’Hippolyte et d’Aricie avec les maux qu’elle-même a soufferts. […] Achille était absent ; et son père Pélée, D’un voisin ennemi redoutant les efforts, L’avait, tu t’en souviens, rappelé de ces bords ; Et cette guerre, Arcas, selon toute apparence, Aurait dû plus longtemps prolonger son absence.