/ 210
113. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Chapitre » pp. 169-193

Sire, mon père est mort ; mes yeux ont vu son sang Couler à gros bouillons de son généreux flanc ; Ce sang qui tant de fois garantit vos murailles, Ce sang qui tant de fois vous gagna des batailles, Ce sang qui tout sorti fume encor de courroux2 De se voir répandu pour d’autres que pour vous, Qu’au milieu des basards n’osait verser la guerre, Rodrigue en votre cour vient d’en couvrir la terre. […] Autrement, souviens-toi du serment que je fais : Je jure les rayons du jour qui nous éclaire Que tu ne mourras point que de la main d’un père, Et que ton sang indigne, à mes pieds répandu, Rendra prompte justice à mon honneur perdu1 1.

/ 210