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15. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre VI. Contes, romans, nouvelles. »

Rien ne doit languir dans ce récit. […] Il est permis de rompre le fil du récit de la principale action par des incidents ou événements particuliers ; mais il faut que ces incidents soient vraisemblables ; qu’ils tiennent fortement au sujet et soient même nécessaires à son développement ; qu’ils piquent d’ailleurs la curiosité, et offrent assez d’intérêt pour dédommager le lecteur du retard qu’on met à satisfaire son impatience d’arriver à la fin des aventures. […] On vit naître à cette époque une multitude de légendes et de récits merveilleux qui, ensuite, ornés et fécondés par les conteurs de toute sorte, furent l’origine de nos romans de chevalerie. […] Ces pièces sont si courtes qu’il semble qu’il n’y ait aucun art à les raconter ; il est certain, pourtant, que tout le monde n’y réussit pas également ; que les uns récitent parfaitement une anecdote, tandis que d’autres le font si médiocrement, qu’on cherche, après qu’ils ont parlé, ce qu’il peut y avoir de piquant dans leur récit. […] Donnons ici, comme un modèle de l’art de faire ces petits récits, la page que La Harpe consacre au mesmérisme dans sa Correspondance littéraire, à propos de la mort de Court de Gébelin.

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