Un grand orateur, par exemple, trace, dans un beau discours, des règles de conduite, auxquelles on sait qu’il ne conforme pas ses actions : il entraîne, il subjugue ses auditeurs par la chaleur et la force de son éloquence. […] Exempt de la sordide avarice et de la folle profusion, il use de ses richesses avec autant d’économie que de noblesse : la modération est d’ordinaire la règle de ses désirs et de ses actions. […] Cette règle doit être observée, lorsque l’Orateur veut combattre un préjugé reçu, ou détruire une fausse opinion. […] Mais il y a bien d’autres occasions où cette règle n’a pas lien. […] C’est à lui à se laisser conduire par sa matière, et à observer les règles particulières, que chaque sujet peut lui prescrire.