Ainsi se repose un lion de Numidie, après avoir déchiré un troupeau de brebis : sa faim est apaisée, sa poitrine exhale l’odeur du carnage ; il ouvre et ferme tour à tour sa gueule fatiguée, qu’embarrassent des flocons de laine ; enfin, il se couche au milieu des agneaux égorgés ; sa crinière, humectée d’une rosée de sang, retombe des deux côtés de son cou ; ii croise ses griffes puissantes, il allonge la tête sur ses ongles, et, les yeux à demi fermés, il lèche encore les molles toisons étendues autour de lui. […] Le dix-neuvième siècle s’écoule sous l’empire d’esprits divers, simultanément actifs et puissants, et qui remettent en présence, en attendant qu’ils soient remis en harmonie, les principes et les éléments divers, bons ou mauvais, de notre société. […] Villemain, volontiers nous lui appliquerions ce que lui-même a dit de Quintilien : « Son goût le fait juge des écrivains supérieurs, son style le fait leur rival145. » De l’éloquence au dix-septième siècle Dans l’antiquité, le plus grand intérêt, la plus puissante affection, c’était la liberté ; dans le dix-septième siècle, ce fut la religion. […] L’opinion qui, au temps de leur plus grande faiblesse, les faisait regarder comme supérieurs à leurs puissants voisins, les ducs et les comtes de Bretagne, d’Aquitaine, de Provence, de Bourgogne, conduisait également à Vidée d’une subordination universelle de tous les royaumes à l’empire d’Allemagne, comme décoré d’un titre anciennement supérieur au titre de roi. […] Le soir, le jeune homme retourné à Saint-Pierre apprit avec surprise quel puissant voyageur il avait conduit le, matin, et sut que le général Bonaparte lui faisait donner un champ, une maison, les moyens de se marier enfin, et de réaliser tous les rêves de sa modeste ambition.