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111. (1882) Morceaux choisis des prosateurs et poètes français des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles. Cours supérieur. Poètes (2e éd.)

Cependant alors encore le goût du public français demeure vacillant et partagé entre le bon et le mauvais. […] L’une poussait un faix ; l’autre prêtait son dos ; L’amour du bien public empêchait le repos ; Les chefs encourageaient chacun parleur exemple. […]     Un éloge ennuyeux, un froid panégyrique, Peut pourrir à son aise au fond d’une boutique, Ne craint point du public les jugements divers, Et n’a pour ennemis que la poudre et les vers. […] Si, forçant sa paresse et son insouciance naturelles, il écrivait de temps en temps et composait avec art de charmantes petites pièces dans le goût d’Horace et de Catulle, son unique but était de divertir ses amis : il eut toujours une grande répugnance à donner ou à dire de ses vers, et encore plus à les rendre publics. […] Le bon sens public a dès longtemps fait justice « de cette poésie fardée, mouchetée, poudrée du dix-huitième siècle, de cette littérature à paniers, à pompons et à falbalas », comme l’a qualifiée le plus grand poète du siècle suivant113.

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