Ces langues, en effet, n’ont pas conservé l’usage de ces terminaisons diverses qui, dans le grec et le latin, distinguent les cas des substantifs et les temps des verbes, et indiquent le rapport mutuel des mots d’une proposition, quelle que soit la place qu’ils occupent dans la phrase. […] Le mode indicatif, par exemple, énonce une proposition pure et simple : scribo, I write [j’écris] ; scripsi, I have written [j’ai écrit] ; l’impératif indique le commandement, la menace : scribe, write thou [écris] ; scribat, let him write [qu’il écrive] ; le subjonctif rend la proposition conditionnelle et soumise à la chose à laquelle elle se rapporte : I might write, I could write, I should write, if the case were so and so [j’écrirais, s’il le fallait]. […] Il n’est pas facile de définir avec exactitude ce que c’est qu’une phrase ou une période, à moins qu’on ne veuille admettre que c’est une proposition, ou l’énonciation complète d’une pensée. […] « Il était extrêmement aimé » est la proposition principale ; nous croyons que nous allons avoir quelque preuve de cette amitié du roi et de la reine pour Tillotson, ou du moins nous nous attendons à quelque chose qui y soit relatif ; point du tout, on nous présente soudain une proposition toute nouvelle : « qui nommèrent le docteur Tennison pour lui succéder. » Le passage suivant est extrait de la Vie de Cicéron, par Middleton. […] Une proposition d’une médiocre importance ne doit pas succéder à une assertion énergique ; et, lorsqu’une phrase se compose de deux membres, il faut que le plus étendu la termine.