Ce sont des noms devenus classiques parmi nous, et que nos jeunes gens doivent s’accoutumer à ne prononcer qu’avec respect ; mais il faut, pour cela, qu’ils aient une idée juste de leur mérite respectif, et c’est l’objet spécial des notes suivantes. […] Il n’y a pas une de ses tragédies qui n’offre des traits vigoureusement prononcés, des conceptions heureuses, des scènes, des actes même d’un bel effet : toutes se distinguent par une diction pure, mais froidement correcte, qui ne tombe jamais, il est vrai, dans la bouffissure gigantesque de Dubelloy, ni dans la dureté tudesque de Lemierre, mais qui n’étincelle pas, comme celle de ces deux poètes (si loin d’ailleurs de M. de La Harpe), de cette foule de beaux vers, de grandes idées, de traits imprévus, et d’autant plus précieux, qu’il faut les payer plus cher, et les attendre plus longtemps.