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55. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XXVI. des figures. — figures par mutation et inversion  » pp. 370-387

Dans la réticence, au contraire, les premiers mots d’une phrase ont bien été prononcés, mais une réflexion a surgi qui a ordonné de la trancher net pour ne plus la reprendre, et pour y substituer une autre idée. […] L’énallage se rencontre en français dans certaines locutions familières : Si tu parles, tu es mort ; et dans un ton plus élevé, quand pour donner à la phrase du mouvement et de la vivacité, on substitue : 1° Le présent au passé : « Turenne meurt, tout se confond, la fortune chancelle, la victoire se lasse… etc. ; » 2° Le présent au futur ; dans Boileau : … Dès que nous l’aurons prise, Il ne faut qu’un bon vent et Carthage est conquise ; 3° Le passé au présent ou au futur ; dans Racine : Bientôt ton juste arrêt te sera prononcé ; Tremble !

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