On conçoit, en effet, d’après tout ce qui a été dit, que la noblesse varie nécessairement d’après les époques, les lieux, les circonstances, les convenances de personnes et de choses ; que ces nuances se multiplient à l’infini ; que la même idée, la même expression a pu être tour à tour anoblie ou avilie par l’opinion ; qu’ainsi il est à peu près impossible de prononcer à cet égard, quand il s’agit des anciens et des étrangers. […] Dieu seul est toujours le même, et ses années ne finissent point ; le torrent des âges et des siècles coule devant ses yeux ; et il voit avec un air de vengeance et de fureur de faibles mortels, dans le temps même qu’ils sont entraînés par le cours fatal, l’insulter en passant, profiter de ce seul moment pour déshonorer son nom, et tomber au sortir de là entre les mains éternelles de sa colère et de sa justice. » Massillon a présenté deux fois la même idée à peu près dans les mêmes termes, dans un des sermons du Grand Carême, et dans le Discours prononcé une bénédiction des drapeaux du régiment de Catinat.