Si l’on veut prouver que ce soit un mal pour Athènes de faire la guerre aux Thébains, on pose en principe que c’est un mal pour un peuple de faire la guerre à ses voisins ; et c’est ainsi, ajoute-t-on, que les Thébains se sont mal trouvés d’avoir fait la guerre aux peuples de Phocide. […] Quoi de plus grand, de plus généreux que l’action des Horaces, si l’on en regarde le principe ? […] « Vous ne pouvez, dit Cicéron99, ni détruire ce que l’on vous objecte sans appuyer ce qui prouve en votre faveur, ni établir vos moyens sans réfuter ceux de l’adversaire ; ce sont deux choses jointes par leur nature, par leur but, et par l’usage que vous en faites. » On réfute, soit en détruisant les principes sur lesquels l’adversaire a fondé ses preuves, soit en montrant que de bons principes il a tiré de fausses conséquences. […] La pétition de principe. […] Le cercle vicieux est une espèce de pétition de principe, lorsque, pour prouver une chose qui est en question, nous nous servons d’une autre chose dont la preuve dépend de celle-là même qui est en question.