Mais Montluc connaît le prince et sait qu’à lui seul appartient le droit de trancher la question ; aussi est-ce à lui seul qu’il s’adresse : « Sire, lui dit-il, je me tiens bien heureux, tant de ce qu’il vous plaist que je vous die mon advis sur cette délibération, qui a esté tenue en votre conseil, que parce aussi que j’ay à parler devant un roy soldat, et non devant un roy qui n’a jamais esté en guerre. […] Le prince l’entoura et l’attaqua trois fois. » Bossuet. — « Restait cette redoutable infanterie de l’armée d’Espagne, dont les gros bataillons, semblables à autant de tours, mais à des tours qui sauraient réparer leurs brèches, demeuraient inébranlables au milieu de tout le reste en déroute, et lançaient des feux de toutes parts. […] Si Voltaire rend justice à la fois aux ennemis et au prince, c’est pour se montrer impartial ; si Bossuet exalte le courage des Espagnols et leur résistance désespérée, c’est pour rehausser la victoire du prince. […] Ce coup d’œil et cette activité du prince sont des abstractions froides et languissantes, qui rendent bien compte de la victoire, mais qui ne la mettent pas sous nos yeux. […] Mais la violente amour que je porte à mes sujets, et l’extrême envie que j’ai d’ajouter ces deux titres à celui de roi me font trouver tout aisé et tout honorable. » Le moyen de ne pas être attendri par une péroraison aussi touchante, et de rien refuser à un prince si débonnaire !