Grâce à ces fictions merveilleuses, l’épopée s’ennoblit et prend des proportions colossales ; elle peut embrasser la terre, l’enfer et le ciel ; elle ne connaît d’autres bornes que celles de la pensée elle-même ; elle a pour domaine l’infini. […] Le poème épique n’est borné ni par le temps, ni par le lieu, ni par l’espace ; c’est la plus vaste des compositions humaines : il n’est aucun genre où le génie du poète puisse prendre un plus sublime essor. […] Cet artifice n’étant pris au sérieux ni par le poète ni par le lecteur, délasse agréablement l’esprit, et provoque le rire par des contrastes piquants, par des rapprochements inattendus15. […] Le poème badin ne prend jamais le ton de l’épopée ; c’est une histoire plaisante et légère qui brille par la vivacité et l’enjouement du récit, par l’agrément des détails et la rapidité du style.