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107. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Boileau, (1636-1711.) » pp. 212-225

Mais moi, qui dans le fond sais bien ce que j’en crois, Qui compte tous les jours vos défauts par mes doigts, Je ris quand je vous vois, si faible et si stérile, Prendre sur vous le soin de réformer la ville, Dans vos discours chagrins, plus aigre et plus mordant Qu’une femme en furie, ou Gautier3 en plaidant. […] Un esprit né sans fard, sans basse complaisance, Fuit ce ton radouci que prend la médisance ; Mais de blâmer des vers ou durs ou languissants, De choquer un auteur qui choque le bon sens, De railler2 d’un plaisant qui ne sait pas nous plaire, C’est ce que tout lecteur eut toujours droit de faire. […] Mais ne voyez-vous pas que leur troupe en furie Va prendre encor ces vers pour une raillerie ? […]       Aussitôt de longs clous il prend une poignée : Sur son épaule il charge une lourde cognée ; Et derrière son dos, qui tremble sous le poids, Il attache une scie en forme de carquois : Il sort au même instant, il se met à leur tête. […] C’est-à-dire le spectacle, terme qui est pris ici dans le sens d’objet qui frappe la vue.

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