Il est fâcheux seulement que les opinions du philosophe aient nui ici au talent du poète, et l’aient empêché de s’arrêter avec l’un égal intérêt sur les endroits de l’Ecclésiaste qui établissent d’une manière si positive l’immortalité de l’âme, et la certitude de son rappel au lieu de son origine. […] Nous retrouvons donc nécessairement ici, entre les philosophes profanes et les philosophes sacrés, la différence que nous avons remarquée entre les poètes anciens et les écrivains de la Bible. […] Avec tout cela, on peut tenir un rang distingué parmi les poètes ; mais il faut plus pour briller parmi les philosophes ; il faut un esprit essentiellement juste, un coup d’œil pénétrant, et c’est ce qu’Horace possédait dans un degré supérieur. […] De là, cette exclamation qui porte bien tous les caractères de la vérité du sentiment, parce qu’elle est le vœu bien sincère du poète à qui elle échappe : O rus ! […] Cette grande vérité d’un avenir, cette base immuable sur laquelle reposent à jamais la morale et la vertu, a été établie par tous les moralistes, chantée partons les poètes anciens et modernes.