Dès que le jeune voyageur a percé les ténèbres, a débrouillé le chaos qui lui cachait ce monde nouveau qu’il vient habiter, tout le charme, tout l’étonne, tout le ravit ; une foule innombrable de vives sensations, de doux plaisirs, pénètrent dans son âme par les cinq parties que le ciel a placées artistement autour d’elle pour les y conduire. […] Il partage aussi ses plaisirs : à la chasse, aux tournois, à la course, il brille, il étincelle. […] Peu d’exemples suffiront pour nous faire sentir le défaut d’harmonie et surtout les hiatus réunis à plaisir dans la phrase suivante : Il alla à Alby, à là Arles, et de là à Avignon. […] Qui n’éprouverait un véritable plaisir à la lecture des phrases suivantes : « Les grâces de la figure, la beauté de la forme, répondent dans le cygne à la douceur du naturel ; il plaît à tous les yeux ; il décore, embellit tous les lieux qu’il fréquente ; on l’aime, on l’applaudit, on l’admire… » Buffon, le Cygne. […] Son âme, que l’on croyait subjuguée par la mollesse et les plaisirs, se déploie, s’affermit et s’éclaire à mesure qu’il a besoin de régner.