Molière a suffi aux plaisirs et à l’enseignement des plus raffinés comme des plus simples. […] Il semble, à vous ouïr parler, que ces règles de l’art soient les plus grands mystères du monde : et cependant ce ne sont que quelques observations aisées que le bon sens a faites sur ce qui peut ôter le plaisir que l’on prend à ces sortes de poëmes3 ; et le même bon sens qui a fait autrefois ces observations les fait fort aisément tous les jours sans le secours d’Horace et d’Aristote. […] Veut-on que tout un public s’abuse sur ces sortes de choses, et que chacun n’y soit pas juge du plaisir qu’il y prend ? […] Laissons-nous aller de bonne foi aux choses qui nous prennent par les entrailles, et ne cherchons point de raisonnement pour nous empêcher d’avoir du plaisir.