Et tirant ce que pour leur journée Tient la peau d’une chèvre aux crins noirs et luisants3, Ils versent à l’envi, sur ses genoux pesants4, Le pain de pur froment, les olives huileuses, Le fromage et l’amande, et les figues mielleuses, Et du pain à son chien entre ses pieds gisant, Tout hors d’haleine encor, humide et languissant, Qui malgré les rameurs se lançant à la nage, L’avait loin du vaisseau rejoint sur le rivage. […] Ajoutez cet amas de fleuves tortueux : L’indomptable Garonne aux vagues insensées, Le Rhône impétueux, fils des Alpes glacées, La Seine au flot royal, la Loire dans son sein Incertaine2, et la Saône, et mille autres enfin Qui nourrissent partout, sur tes nobles rivages, Fleurs, moissons et vergers, et bois, et pâturages, Rampent au pied des murs d’opulentes cités, Sous les arches de pierre à grand bruit emportés3. […] Dirai-je ces canaux ces montagnes percées, De bassins en bassins ces ondes amassées Pour joindre au pied des monts l’une et l’autre Thétis4 ? […] Dans l’île de Délos s’élevait un palmier au pied duquel Latone mit au jour Apollon et Diane.