La modestie et la générosité que vous y témoignez leur semblent des pièces rares, et surtout votre procédé merveilleusement sincère et cordial envers un ami. […] Scudéri, dans une de ses lettres adressée à Corneille, s’éleva beaucoup au-dessus de lui par sa naissance et sa noblesse, et lança une espèce de défi ou d’appel à Corneille ; ce qui apprêta beaucoup à rire, et donna lieu à plusieurs pièces qui parurent dans ce temps. […] Claveret, auteur contemporain de Corneille et de Scudéri : il a composé plusieurs pièces, tant en vers qu’en prose, lesquelles n’ont point eu d’approbation. […] Plusieurs mauvais auteurs affectionnés à Claveret firent, dans ce même temps, de méchantes pièces, qui ne servirent qu’à faire éclater davantage le mérite du Cid et de son auteur. Corneille en voulait à Claveret, parce qu’il avait distribué une pièce intitulée l’Auteur du vrai Cid espagnol à son traducteur français, dans laquelle on prétendait montrer que le dessein et le meilleur de la tragédie du Cid avaient été pillés de l’espagnol ; et cette pièce, quoique mauvaise, avait causé beaucoup de chagrin à Corneille.