La Fontaine a défini la Cour d’une manière piquante et précise : Je définis la cour un pays où les gens, Tristes, gais, prêts à tout, à tout indifférents, Sont ce qu’il plaît aux gens, ou s’ils ne peuvent l’être, Tâchent au moins de le paraître : Peuple caméléon, peuple singe du maître. […] Pensez-vous que tant de peuples, tant d’armées, une nation si nombreuse, si belliqueuse, dont les esprits sont si inquiets, si industrieux et si fiers, puissent être gouvernés par un seul homme, s’il ne s’applique de toutes ses forces à un si grand ouvrage ? […] Esther manifeste toute son indignation en pensant que les ennemis du peuple de Dieu pourraient anéantir la religion divine. […] Non, non, ne souffre pas que ces peuples farouches, Ivres de notre sang, ferment les seules bouches Qui dans tout l’univers célèbrent tes bienfaits ; Et confonds tous ces dieux qui ne furent jamais. […] Il faut des châtiments dont l’univers frémisse ; Qu’on tremble en comparant t’offense et le supplice ; Que les peuples entiers dans le sang soient noyés.