. — figures par développement et par abréviation Le rapprochement des idées semblables ou opposées est assurément la source la plus féconde des figures du style, mais nous avons dit qu’elle n’était pas la seule ; l’écrivain peut encore donner au discours l’énergie ou l’élégance, soit en développant, soit en abrégeant l’expression de la pensée ; et pour l’amplifier comme pour la condenser, la rhétorique emploie des formes spéciales dont il est utile de connaître le nom et l’usage. […] Si la périphrase ne sert pas à caractériser la pensée ou le sentiment d’après les lois de la liaison des idées et le ton de l’ouvrage, point de périphrase ; je préfère le mot propre, toutes les fois du moins que les bienséances ne s’y opposent pas ; et quand je dis les bienséances, j’entends les réelles et les vraies, et non celles des précieuses ou des classiques exagérés, ce qui est tout un. […] Il n’est pas toujours nécessaire de développer la pensée pour lui faire produire tout son effet, vous atteindrez souvent le même but, en vous contentant de la répéter. […] Souvent même la difficulté de trouver un équivalent convenable vous obligera à remanier toute la pensée ; tant mieux ; il est rare qu’on se repente d’avoir ainsi remis son ouvrage sur le métier pour le polir et le corriger.