Si le sens moral peut être deviné sans peine, et bien clairement entendu, on doit se dispenser de l’exprimer. […] Qu’on ne s’imagine cependant pas que leur bonheur fût inaltérable, et sans aucun mélange de soucis et de peines. […] C’est dans ces divers états de la vie champêtre, dont on admire la douceur et la tranquillité, malgré les revers que les bergers essuyaient quelquefois ; c’est dans les différentes causes de leur joie et de leurs plaisirs, ou de leurs peines et de leur douleur, que doit être choisi le sujet d’une églogue ou d’une idylle. […] Contre nos trahisons la nature en courroux, Ne nous donne plus lien sans peine. […] Mais dans ma douce pauvreté, De la dure nécessité J’ignore l’affligeante peine ; Je jouis d’un destin heureux.