Le poète courtisan Je ne veulx point icy du maistre d’Alexandre Touchant l’art poëtic les preceptes t’apprendre : Tu n’apprendras de moy comment jouer il fault Les miseres des roys dessus un eschafault : Je ne t’enseigne l’art de l’humble comœdie, Ni du Mëonien137 la muse plus hardie : Je te veulx peindre icy, comme un bon artisan, De toutes ses couleurs l’Apollon courtisan. […] Puis, du livre ennuyé, je regardois les fleurs, Feuilles, tiges, rameaux, especes et couleurs, Et l’entrecoupement de leurs formes diverses Peintes de cent façons, jaunes, rouges et perses185, Ne me pouvant saouler186, ainsi qu’en un tableau, D’admirer la nature et ce qu’elle a de beau, Et de dire, en parlant aux fleurettes escloses : Celuy est presque Dieu qui cognoist toutes choses, Esloigné du vulgaire et loin des courtizans, De fraude et de malice impudens artizans. […] Homere, que tu tiens si souvent en tes mains, Que dans ton cerveau creux comme un dieu tu te peins. […] Sonnet Un jour, quand de l’yver l’ennuieuse froidure S’atiedist, faisant place au printemps gracieux, Lorsque tout rit aux champs, et que les prez joyeux Peignent de belles fleurs leur riante verdure ; Pres du Clain293 tortueux, sous une roche obscure, Un doux somme ferma d’un doux lien mes yeux. […] Qui le pourra treuver séparé de l’ouvrage Qui porte sur le front peinte au vif son image ?