Consultez un honnête bourgeois, qui aura passé une vie obscure et tranquille, sans projets et sans ambition ; un bon artisan, qui vit commodément de son métier ; un paysan même, non de France, où l’on prétend qu’il faut les faire mourir de misère, afin qu’ils nous fassent vivre, mais d’un pays libre. […] Vous avez perdu Genève pour le prix de l’asile que vous y avez reçu ; vous avez aliéné de moi mes concitoyens pour le prix des applaudissements que je vous ai prodigués parmi eux ; c’est vous qui me rendez le séjour de mon pays insupportable ; c’est vous qui me ferez mourir en terre étrangère, privé de toutes les consolations des mourants, et jeté pour tout honneur dans une voirie, tandis que tous les honneurs qu’un homme peut attendre vous accompagneront dans mon pays.