c’est bien moi qui dois dire qu’il n’y a plus de pays fixe pour moi que celui où vous êtes. […] Marmont et Gassendi placent leurs bouches à feu dans des troncs d’arbres creusés ; les cartouches dans des caisses légères ; les affûts, les provisions, les magasins sur des traîneaux faits à la hâte ou sur ceux du pays ; puis, 17 mai, tout s’élance ; les soldats montent, au cri de Vive le premier consul ! […] Ce pays est au pied du Liban dont le sommet fend les nues et va toucher les astres ; une glace éternelle couvre son front ; des fleuves pleins de neige tombent, comme des torrents, des rochers qui environnent sa tête. […] vous me pleureriez mourant pour mon pays ? […] Dans la même pièce, un des Curiaces dit à Camille, sa fiancée, qui veut le retenir : Avant que d’être à vous, je suis à mon pays.