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133. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Première partie. De la poésie en général — Chapitre III. De la forme extérieure de la poésie » pp. 22-70

Il est facile de comprendre pourquoi les figures sont plus nombreuses et plus hardies dans la poésie que dans la prose : on sait, en effet, que sous l’influence d’une émotion forte, les objets ne paraissent pas tels qu’ils sont, mais tels que la passion les représente ; on les grossit, on les exagère, on veut intéresser les autres à l’objet de sa passion ; on compare les plus petites choses aux plus grandes, on parle aux absents comme s’ils étaient présents, on s’adresse même aux choses inanimées : ces divers mouvements de l’âme suggèrent ces tours hardis que nous appelons figures. […] Ce vers, un des plus anciens de notre langue, a du nombre et de l’impulsion ; il est susceptible de tous les mouvements de la passion et de l’enthousiasme, et possède singulièrement le don d’imposer à l’oreille. […] 2° Pour les interjections qu’on n’emploie que dans la passion, parce que l’h final équivaut à une aspiration : Ah ! il faut modérer un peu ses passions.

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