Eschine, après avoir prouvé, comme on prouve en ne présentant les choses que sous le jour favorable à nos passions, que Ctésiphon avait violé les lois, et attenté par conséquent à la sûreté générale, passe à l’examen de l’administration de Démosthène, qu’il divise en quatre époques principales, qu’il parcourt successivement. […] Il répond cependant à ces infractions, et justifiera conduite de Ctésiphon, et, par les exemples de ce qui s’est fait par le passé, et par le texte même des lois invoquées par Eschine. […] Quel est, parmi les Grecs qui ont reçu quelque éducation, quel est l’homme qui ne gémira pas, en se rappelant ce qui se passait autrefois sur ce même théâtre, dans des temps plus heureux, et lorsque la république avait à sa tête de meilleurs magistrats ? […] Et qui donc, parmi les Grecs ou les barbares, ignore que jamais, dans les siècles passés, Athènes n’a préféré une sécurité honteuse à des périls glorieux ? […] On donna de grands éloges à la sienne ; mais quand il passa à celle de Démosthène, les acclamations et les battements de mains ne finissaient plus.