Oui, quand elle résulte uniquement d’une délicatesse outrée, d’une horreur déplacée pour le mot propre, quand elle n’a en vue que la pompe et le luxe des paroles, quand elle obscurcit au lieu d’éclairer, délaye au lieu de circonscrire ; non, quand elle n’a pour but que de mieux faire saisir l’idée sous certain point de vue, d’en signaler certains éléments, de remplacer enfin le mot lui-même par une définition ou une description utile et opportune. […] Mais qu’au lieu du mot Dieu, Bossuet dise avec sa parole magnifique : « Celui qui règne dans les cieux et de qui relèvent tous les empires, à qui seul appartient la gloire, la majesté et l’indépendance, » il explique par cette périphrase comment et pourquoi Dieu « est aussi le seul qui se glorifie de faire la loi aux rois, et de leur donner, quand il lui plaît, de grandes et de terribles leçons. » Que Racine désigne Dieu par ces mots : Celui qui met un frein à la fureur des flots, nous concluons du plus au moins ou du même au même que celui-là Sait aussi des méchants arrêter les complots. […] dit-il, quand il fut de retour. — Votre fer, il n’est plus… Plusieurs appellent dialogisme cette espèce d’ellipse qui supprime dans le courant ou même dès le commencement du dialogue les formes qui expriment qu’un interlocuteur prend la parole ou succède à un autre : dit-il, répondit-il, etc. […] En un mot, il suffit que l’une des phrases die plus que l’autre, pour éviter le vice de pléonasme (voilà notre périssologie), qui consiste à ne dire qu’une même chose en paroles différentes et oisives, sans qu’elles ayent une signification ni plus étendue ni plus forte que les premières. » Il faut lire toute cette remarque de Vaugelas, qui est la 160e, sur les formes, unir ensemble, voler en l’air, etc.