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181. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XX. des qualités accidentelles du style. — élégance, finesse, naiveté, enjouement  » pp. 274-288

Bien des rhéteurs modernes ont parlé de l’élégance, et ont dit à ce propos des choses non-seulement justes, mais fines et délicates ; et peut-être, malgré tout, ne font-ils pas encore bien apprécier ce qu’elle est réellement. […] En vain dira-t-on que ce n’est point là le ton dramatique, que le théâtre tragique ou comique est l’image de la vie humaine, que les hommes entre eux ne parlent pas ainsi, etc. […] Celle-ci lui écrit : Je voudrais vous parler et nous voir seuls tous deux ; Je ne conçois pas bien pourquoi je le désire : Je ne sais ce que je vous veux, Mais n’auriez-vous rien à me dire ? […] Sans parler d’autres grands hommes qui ont porté jusqu’à l’extrême la manie du quolibet et du calembour, Quintilien affirme que ce n’est pas le bon vouloir qui manquait à Démosthène pour être plaisant ; la réputation de Cicéron était si bien établie sous ce rapport que Caton l’appelait le consul facétieux. […] Mais au xviie , sans parler des poëtes, les modèles en prose abondent : madame de Sévigné, la Bruyère, Hamilton, le Roman comique, Gil Blas qui, publié dans la dernière année du règne de Louis XIV, appartient pour la forme comme pour le fond au xviie  siècle plutôt qu’au xviiie .

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