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62. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre VIII. de la disposition. — unité, enchainement des idées  » pp. 98-117

Sur la terre, la lutte entre le bien et le mal, entre Joad et Athalie : voilà la variété d’incidents ; au ciel, l’œil de la Providence, incessamment ouvert, et d’où partent, comme autant de rayons glorieux, ses éternels décrets : voilà l’unité de dessein. […] Assurément ces quatre premières strophes sont admirables, mais je retrancherais la cinquième, toute gracieuse qu’en est la forme et l’expression : Je n’ai point l’heureux don de ces esprits faciles, Pour qui les doctes sœurs, caressantes, dociles, Ouvrent tous leurs trésors, Et qui, dans la douceur d’un tranquille délire, N’éprouvèrent jamais, en maniant la lyre, Ni fureurs, ni transports. […] Comment se fait-il que les doctes sœurs ouvrent tous leurs trésors à certains esprits faciles, qui n’éprouvèrent jamais de transports, puisque, d’une autre part, Apollon ne vend à ceux qui suivent sa cour, c’est-à-dire au poëte quel qu’il soit, les traits réellement sublimes qu’au prix des veilles et des travaux ?

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